Emotions

Dans ce article, nous vous proposons une plongée dans le monde des émotions, pour mieux les comprendre, et mieux les apprivoiser !

« Le stress n’est pas une émotion mais bien l’effet d’une compression que les exigences extérieures imposent à nos émotions. Ce qu’il faut ce n’est donc pas éliminer le stress : c’est être en contact avec nos émotions et nous servir de l’information qu’elles contiennent pour agir sur le stress en tenant compte de nos besoins. » Michèle Larivey.

Le stress : une information, un signal

En d’autres mots, le stress nous donne une information que quelque chose « bug » dans notre cerveau ! Ou du moins dans notre façon de percevoir la situation. Cette information est constituée notamment de nos ressentis et émotions. A nous d’en faire quelque chose pour changer la situation et nous transformer. Dans l’instant. Et c’est aussi un travail qui porte sur le long terme.
En voici des clefs concrètes.

Nos apprentissages sur la vie émotionnelle, nous viennent de notre famille et notre culture. Ca, c’est fait !
Cela dit, bonne nouvelle : nous pouvons poursuivre nos apprentissages toute notre vie !

Quelques définitions

Sentiment : sans sensation corporelle forte, durable, délicat et subtile

  • tendresse
  • affection
  • amertume

Émotion : avec sensation corporelle plus ou moins intense, non durable, envahissante, réaction intérieure vive avec une intensité

  • peine
  • colère
  • rage
  • peur

Expérience émotive : résultat du processus d’experiencing, faite d’émotions, des sensations qui en découlent, des pensées. Se centrer, c’est porter son attention sur l’expérience immédiate pour l’accueillir et y accéder.

Les émotions ou les sensations sont un signal de ce que nous vivons. En qualité et en intensité. Ce signal a une signification subjective, lié à notre système de pensée individuel, et elle renvoie à un besoin, dans l’instant présent.
Les sensations nous parviennent par nos cinq sens vue, ouïe, toucher, odorat, goût, et le mouvement.
Les émotions sont au cœur de notre système de communication. Les émotions sont décrites par les mots que nous leur affectons et les sensations qui leur sont liées. Par exemple, si j’ai peur, je relie ce mot à la sensation d’avoir le coeur qui accélère, le souffle court, la voix chevrotante et peut-être aussi une salivation différente (en plus ou en moins)
Plus nous sommes capables d’exprimer et d’extérioriser nos émotions, plus le contact avec nous est enrichissant pour ceux qui nous côtoient. Nous leur donnons ainsi accès à notre vie intérieure. Et ce que nous vivons les concerne souvent.

Catégories

Michèle Larivey scinde les émotions en 4 catégories (que l’on retrouve également peu ou prou chez d’autres auteurs) :

Emotions simples

  • Les émotions simples
    • positives, elles rendent compte de notre satisfaction. Elles sont en lien avec la gouvernance instinctive de Calme décrite par les neurosciences.
    • plaisir
    • joie
    • ravissement
    • jouissance
    • affection
    • fierté
    • amour
  • négatives, elles rendent compte de notre insatisfaction. Elles sont en lien avec les gouvernances instinctives de Lutte ou d’Inhibition des neurosciences. Fight ou Freeze
    • ennui
    • tristesse
    • déception
    • mélancolie
    • écoeurement
    • douleur
    • colere
    • rage
    • impatience
    • mécontentement

Chacune des émotions simples rend compte d’un besoin. Elle est donc la clef d’accès au besoin et la satisfaction de celui-ci éteint l’émotion qui n’a alors plus besoin de se manifester puisque le besoin est comblé.
Certaines émotions se manifestent par rapport au responsable ou à l’obstacle, telles que l’amour, l’affection, la fierté. Le besoin peut alors être plus enfoui.

Emotions d’anticipation

Les émotions d’anticipation concernent ce qui pourrait survenir. Elle sont le fruit de notre imagination, telles que l’excitation, l’appétit, l’inquiétude, la peur, le trac. Elles sont aussi des indicateurs de nos besoins sous-jacents.

Emotions mixtes

  • les émotions mixtes : il faut les décrypter pour comprendre ce qu’elles tentent de masquer
    • culpabilité
    • jalousie
    • mépris
    • pitié
    • dégoût
    • honte
  • les contre-émotions : à forte composante corporelle, elles parlent de ce que nous refoulons ou tentons de minimiser de fuir. Elles sont en lien avec la gouvernance instinctive de Fuite. Flight
    • angoisse
    • panique
    • fébrilité
    • anxiété
  • les pseudo-émotions :
    • être rejeté·e
    • aimer quelqu’un et lui en vouloir pour quelque chose
      se sentir étouffé, petit, mal, cool, super
    • état d’âme : confus, déprimé, vidé, calme (la sérénité, l’ennui, la tristesse ou la froideur de la maîtrise de la situation)
    • attitudes : ouvert, curieux, chaleureux, hostile
      jugements (qui ne sont pas ressentis) : stupide, ridicule, débile

Intelligence des émotions

Quand un besoin est satisfait, le système est à l’équilibre. Quand il n’est pas satisfait ou qu’un nouveau besoin apparaît, le système est en déséquilibre. Chez l’humain, le besoin est physique -exemple la soif : besoin d’eau- et psychologique -et peur : besoin de protection-.
L’émotion nous signale donc à quel point nos besoins sont satisfaits ou non.
Et chacun.e est responsable de la satisfaction de ses propres besoins.

Le travail sur les émotions consiste à faire des allers-retours entre le ressenti d’une sensation corporelle, et des mots précis pour nommer l’émotion. Cela nous permet d’accéder à la compréhension de ce que nous vivons.
Cette expérience de boucle du processus émotionnel s’enrichit au fur et à mesure de la pratique. Et cet entrainement augmente notre intelligence émotionnelle.

Processus émotionnel

Le processus naturel de croissance, ou processus vital d’adaptation, se déroule en 5 phases :

  1. Émergence : l’émotion apparaît. D’abord vague, elle se précise si nous demeurons en contact avec elle. Fin de l’émergence quand l’émotion est nommée
  2. Immersion : ressentir l’émotion et son intensité. C’est la phase qui résiste le plus chez les esprits cartésiens. Il faut accepter l’émotion juste telle qu’elle est.
  3. Développement : les nuances de l’émotion apparaissent, ses dimensions, ses particularités. Une expérience complexe nécessite une exploration active.
  4. La prise de signification ou insight -orientation psychanalytique-: accès au sens à la compréhension de l’expérience. L’insight est clair, évident, contrairement aux explications prématurées qui peuvent surgir lors de l’émergence
  5. Action unifiante : action ou expression verbale qui clôt le cycle, en accord avec son opinion personnelle. Elle conduit au sentiment d’unification. L’organisme devient alors disponible pour une nouvelle émergence.

Caractéristiques et intérêt des émotions

Ci-après, vous trouverez, par émotion, les caractéristiques de l’émotion, du sentiment ou d’un autre signal, et l’intérêt de ce signal. Ce sont des pistes pour clarifier ce que vous pourriez faire de ces signaux.

  • attendrissement
    • tendresse & pleurs
    • Comble un besoin affectif.
  • colère
    • signe d’un déséquilibre
    • Manifeste une insatisfaction, un manque, un besoin non comblé.
  • contentement
    • satisfaction
    • Le ressentir, s’abandonner à l’émotion, s’en nourrir.
  • désir
    • émotion d’anticipation, fantasme
    • Information sur un besoin, une aspiration, une recherche d’équilibre et de satisfaction ; signe de vitalité.
  • ennui
    • manque de sens
    • Besoin non comblé, frustration, passivité, permet d’identifier ce qui a vraiment du sens, sortir du « il faut » et se reconnecter à soi, assumer ses choix.
  • impatience
    • faire quelque chose qui manque d’importance en négligeant ce qui en a
    • Montre que nous perdons notre temps, invitation à employer son temps à quelque chose de plus valable.
  • peur
    • anticipation subjective de ce qui représente un danger
    • Nous invite à vérifier la réalité du danger, et prendre des mesures pour nous protéger.
  • plaisir
    • satisfaction d’un besoin, exercice harmonieux d’un besoin vital
    • Nous indique qu’un besoin est comblé.
  • tristesse
    • signale un manque de nature affective
    • Nous invite à trouver et combler ce manque et retrouver l’énergie psychique qui en résulte.
  • amour
    • mouvement affectif spontané vers un être qui nous procure une satisfaction, et nous porte à nous dépasser
    • Révèle la présence de besoins cruciaux ou d’aspirations, d’être reconnu dans notre capacité à avoir un impact sexuel, d’obtenir de l’autre des confirmations essentielles à notre identité.
  • culpabilité saine
    • action délibérée contre mes valeurs
    • Eclaire un déséquilibre interne, un désaccord avec nous-même, qui une fois clarifié permet d’assumer sa responsabilité et réparer.
  • culpabilité de dissimulation
    • rendre son action plus acceptable aux yeux des autres et des miens
    • Travailler sur le fait d’assumer ses actes, de prendre ses responsabilités.
  • dégoût
    • lassitude, aversion et réprobation
    • Signale un trop plein, qu’on est allé trop loin.
  • fierté
    • contentement empreint d’estime, vis à vis de soi-même
    • Signale que nous avons mené une action à la hauteur de nos exigences, que nous estimons nous y être investi ; peut être jugé par les autres comme de l’orgueil ou de la vantardise, ce qui invite à nous assumer davantage, et à vivre cette émotion en l’exprimant ouvertement.
  • honte
    • culpabilité sociale provoquée par le regard de l’autre, son jugement
    • Nous invite à constater que nous n’assumons pas ce qui nous fait honte, clarifie le jugement que nous portons sur nous-même et l’importance du jugement des autres, donne un axe de travail de croissance de liberté comportementale.
  • jalousie
    • colère à l’égard d’une personne qui obtient quelque chose que je souhaite
    • Nous invite, à travers l’envie qu’elle véhicule à identifier notre besoin et à reconnaitre que nous n’assumons pas le besoin en question, que nous résistons à faire ce qu’il faut pour le combler.
  • jalousie amoureuse
    • mélange de peur et de colère engendré par l’insécurité
    • Manifeste la peur de perdre un bénéfice important procuré par la relation, et notre propre insécurité par rapport à notre capacité de séduction. Elle nous invite à faire un travail de développement de confiance en soi et à clarifier les problèmes de la relation.
  • mépris
    • mépris de dissimulation : colère et peur, voire jalousie, insatisfaction, défense face à une blessure, rejet de la relation
    • mépris-réaction : colère, aveu de mon désaccord face à l’autre qui n’est pas à la hauteur de mes exigences morales, recherche de contact
    • Invite à nous avouer à nous-même ce que cache notre attitude méprisante, puis à explorer cette expérience voire à accepter notre vulnérabilité et exprimer à l’autre nos sentiments.
  • pitié
    • sous tendue de mépris
    • Elle dissimule, sous des apparences socialement acceptables, une émotion à identifier.
  • fatigue
    • trop de dépense émotionnelle
    • Grande mobilisation d’énergie psychique pour empêcher nos émotions de surgir. Ou une fatigue qui surgit après une expérience émotionnelle intense et exigeante. Signe que nous avons besoin de repos émotionnel et physique. Invite à nous ouvrir à l’émotion sous-jacente en respirant et accueillant.
  • gêne
    • quand nous refusons de profiter du plaisir ou du contentement et tentons d’y substituer l’indifférence
    • Indique que nous sommes coincés entre deux forces contraires : plaisir et refoulement du plaisir, par incapacité à assumer ce plaisir totalement ou la vulnérabilité qu’il met à jour. Elle disparaît quand nous consentons à éprouver le plaisir ouvertement.
  • rougissement, perte de mémoire, de concentration, bégaiement
    • lutte intérieure entre une émotion qui veut émerger et la volonté de la dissimuler
    • Nous invitent à accepter l’émotion et sa manifestation, à nous accepter comme nous sommes, via l’identification de l’émotion qui cherche à s’exprimer, et de ses déclencheurs.
  • déception
    • indique qu’un espoir ne s’est pas réalisé
    • Clarifier nos attentes préalables, nos désirs, puis approfondir la question de nos responsabilités dans leur satisfaction, et de celles des autres.
  • distance, retrait
    • traduit un mécontentement, de la contrariété à la colère, qui refuse d’être exprimé
    • Invite à exprimer ce que nous ressentons, assumer davantage la dimension vivante de la relation.
  • frustration
    • état d’insatisfaction, couplé à l’injustice, générant colère, jalousie, tristesse
    • Invite à sortir de la passivité dans la relation, à prendre notre vie en main, à veiller à la satisfaction de nos besoins.
  • impuissance
    • incapacité ou impossibilité d’accomplir des actes ou d’atteindre des objectifs
    • Elle met en évidence les obstacles qui s’opposent à notre satisfaction, nous invite à faire la part des choses qui sont en notre pouvoir et celles qui ne le sont pas. Cette clarification permet de sortir de la paralysie.
  • manipulation
    • c’est une action que nous subissons, qui vise à nous faire faire des choses que nous ne voulons pas faire et qui déclenche des émotions auxquelles nous résistons ce qui nous rend manipulable
    • Nous invite à résister à la manipulation, en prenant conscience de l’émotion à laquelle elle nous confronte.
  • reconnaissance
    • nous nous sentons redevable à un autre qui nous a procuré un bienfait
    • Indique que nous avons reçu un apport précieux, considéré comme un privilège. Pour que l’expérience soit complète, nous devons exprimer notre reconnaissance à l’autre, ce qui engendre une impression de plénitude et un renforcement de la relation.

En guise de conclusion

Nos émotions sont des signaux de notre intelligence et des manifestations que nous sommes vivants et en mouvement.
Alors et si nous apprenions à les entendre et à nous servir d’elles comme levier de développement dans la relation à nous-même et aux autres ?


Sources

Prise de décision

Nous prenons plusieurs milliers de décisions par jour, un grand nombre d’entre elles de manière automatique et inconsciente ou peu consciente. Comme mettre des lunettes, marcher, respirer…

Que se passe-t-il dans notre cerveau dans le processus de prise de décision ?
Comment se passent nos prises de décision ?
Qu’est-ce qui fait que nos émotions influent sur nos décisions ?
Comment notre capacité de réflexion influe-t-elle ?

Valeurs et boutons rouges – Red buttons and values

Parfois, nous sommes « déclenchés » par des situations. Ce qui entraine une réactivité émotionnelle instantanée, dont l’intensité peut nous paraitre étonnante ou inappropriée, avec du recul.
Que se passe-t-il dans ces situations d’hyper-réactivité émotionnelle ?

Quelque chose nous « déclenche », mettant immédiatement en route notre gouvernance instinctive, celle qui est chargée de notre survie. Autant dire que la réponse ne traine pas !


Ensuite, les choses se déroulent, selon 3 types de scénarios illustrés ci-dessus :
Scénario 1 : nous ne faisons rien de particulier, et les choses évoluent dans le temps.
Scénario 2 : nous activons une bascule mentale, et le signal de stress diminue progressivement
Scénario 3 : nous nous rendons compte qu’il se passe quelque chose, avant d’arriver tout en haut de l’échelle du stress et nous activons une bascule mentale.

L’impact du stress, notamment en terme de consommation d’énergie est proportionnel à la surface sous la courbe de chaque scénario. Il est donc plus écologique pour nous d’être dans le scénario 3 !

Bonne nouvelle, basculer mentalement s’apprend et se travaille par de l’entrainement quotidien.
Etape 1 : se rendre compte que nous avons commencé l’ascension de l’échelle, que nous avons quitté notre état de calme
Etape 2 : identifier ce qui nous déclenche, en nous interrogeant : quelle valeur est touchée ?, sur quel « bouton rouge » a-t-on appuyé ?, quel besoin n’est pas satisfait ?
Etape 3 : déclencher un exercice de bascule mentale pour revenir à notre calme, prendre de la hauteur
Etape 4 : apprendre de la situation, et s’entrainer, pour être de plus en plus capable de passer du scénario 1, au scénario 2, puis au scénario 3.

Pour aller plus loin : Echelle d’inférence


Assertivité – Assertiveness

Il reste une part de votre gâteau préféré au milieu de la table. Le hic, c’est que chacun des gourmands autour de la table voudrait bien s’en délecter…
Comment réagissez-vous ?
L’assertivité peut vous aider à vivre au mieux ce type de situation 😉 et bien d’autres !

How do you react?Assertiveness can help you navigate this kind of situation—and many others—smoothly!

L’assertivité c’est la posture dans laquelle vous n’êtes :

  1. ni dans l’agressivité, 
  2. ni dans la fuite, 
  3. ni dans la manipulation.

Vous êtes donc au centre du schéma.

Dans l’exemple :

  • une réaction de fuite serait de ne rien dire et laisser les autres se partager la part de gâteau
  • une réaction agressive serait de la dévorer avant que quiconque n’ait pu réagir
  • une réaction manipulatoire serait de dire aux autres qu’ils ont déjà eu une part plus grosse que la vôtre et que vraiment ça ne serait pas juste qu’il reprennent du gâteau, ou de les culpabiliser sur leur silhouette…
  • une réaction assertive serait de dire simplement que cette part vous fait extrêmement envie

Dans toutes les relations humaines, les échanges sont liés à la posture de la personne. Celle-ci est très liée à l’éducation et au mode de fonctionnement familial. Et bien sûr à la situation et aux interlocuteurs en présence ! Enfin, votre niveau de stressabilité rentre aussi en ligne de compte, c’est à dire la position du curseur sur une échelle stressé-calme.

En prendre conscience vous permet de faire évoluer votre posture, petit à petit, sur des sujets peu importants au départ, puis sur des sujets plus cruciaux pour vous !

Pour être assertive-assertif, il faut que vous soyez connecté/e à vos besoins. Pour cela, je vous invite à lire l’article Comment utiliser la pyramide de Maslow, pour soi et son équipe ? Et si vous faisiez un tour du côté de vos besoins, pour mieux communiquer ?

Enfin, culturellement, les femmes sont le plus souvent incitées à prendre soin des autres, donc à faire passer leurs besoins après ceux de leur entourage ! Je fais allusion au mythe de l’épouse modèle et de la mère nourricière ou mère parfaite, qui se traduit en entreprise par celui de l’employée modèle et fidèle… 

Lorsque vous exprimez votre posture de façon assertive, utilisez des tournures de phrases comme :

  • il est important pour moi de…
  • j’ai besoin de…
  • j’aimerais…
  • je souhaiterais…

Et vous, quels début de phrases utilisez-vous pour être assertive/assertif ?


Brain Governances – Gouvernances Cérébrales

Article en français ci-dessous

Comment fonctionne notre cerveau ? Y a-t-il des modes de fonctionnements particuliers qui caractérisent nos comportements, ce que nous ressentons et ce que nous pensons ?

Entre deux personnes en train de rire, y a-t-il des similitudes de fonctionnement cérébral ?

Brain Governances : our brain works like an orchestra – Gouvernances Cérébrales : notre cerveau fonctionne comme un orchestre – photo credit A Grisard

Notre cerveau fonctionne en activant les connexions entre les neurones, qui transmettent des informations, à travers ce réseau très dense et complexe. Concrètement, de nombreuses informations sont transmises à différents endroits de notre cerveau.

On sait aujourd’hui que certains territoires sont spécialisés dans certaines fonctions, comme par exemple le fait de parler, ou encore d’avoir peur, de mémoriser, de jouer du violon, de chanter…

On sait également, que le cerveau est en évolution tout au long de la vie, on parle alors de plasticité cérébrale.

En même temps, ces territoires ne fonctionnent pas séparément, l’un après l’autre, ou comme des systèmes indépendants, côté à côte. Cela dit, lorsque nous avons peur par exemple, une zone du cerveau est plus particulièrement active. Et c’est la même zone pour deux individus différents qui ont peur, cela quelles que soient leur culture, langue ou origine. Pour caractériser ce fonctionnement, on parle de Gouvernance cérébrale.

Qu’est-ce que la Gouvernance ?

C’est un peu comme pour un orchestre de Jazz ou de musique traditionnelle : les instrumentistes jouent tous ensemble un thème, au même rythme, sur la même harmonie.

A un moment, l’un des instruments démarre un solo. Par exemple le saxo. Alors souvent le saxophoniste se lève, et surtout on entend son instrument qui « passe au dessus » des autres. Les autres instruments continuent à jouer, à accompagner, et, en même temps, on entend plus particulièrement le saxo. Et à ce moment-là, c’est lui qui « mène la danse » : il choisit le tempo, il peut changer l’harmonie, voire même le thème, il réalise des improvisations et les autres lui emboitent le pas. C’est lui qui gouverne.

Puis, il reprend sa place et un peu plus tard, c’est le solo de la contrebasse, et ainsi de suite. Les gouvernances alternent.

Finalement pour notre cerveau, c’est un peu pareil.

A certains moments, nous ressentons de la peur par exemple, notre cerveau passe en gouvernance instinctive, et puis lorsque la situation a évolué, nous nous sentons détendus et pleins d’imagination. C’est une autre gouvernance qui est à l’oeuvre, dans cet exemple, la gouvernance adaptative.

L’Approche Neurocognitive et Comportementale développée par l’IME (Institut de Médecine Environnementale) distingue quatre type de gouvernances :

  1. La gouvernance instinctive qui régit les comportements, pensées et émotions liées à la survie de l’individu, elle est le siège du calme et des différentes formes de stress : fuite, lutte, inhibition.
  2. La gouvernance grégaire qui régit l’individu dans le groupe, elle est à l’origine de la façon dont nous prenons notre place dans un groupe, spontanément, par défaut.
  3. La gouvernance émotionnelle, sorte de disque dur de notre cerveau, elle est le siège de nos traits de personnalité, de nos valeurs, et de tout ce que nous mémorisons.
  4. La gouvernance adaptative, siège de notre intuition, de notre capacité d’innovation et de créativité. Comme une tour de contrôle, elle est vigilante en permanence.

Cela dit, notre cerveau présente une sorte d’hétérogénéité de fonctionnement : les gouvernances instinctive, grégaire et émotionnelle sont automatiques, c’est à dire qu’elles se déclenchent toutes seules.

Par exemple, quand nous sommes stressés, nous ne l’avons pas décidé, nous pouvons juste le constater.

La gouvernance adaptative, elle, n’est pas automatique.  Elle ne peut gouverner que si les autres gouvernances lui « passent la main ». Par exemple, si je suis stressée, alors je n’accède pas à mon intuition. je dois d’abord revenir au calme pour basculer.

Il nous faut ainsi apprendre à basculer consciemment du mode mental automatique au mode mental adaptatif. C’est aussi ce que l’on nomme la prise de recul.

Le Profil de dynamique comportementale donne une indication de notre capacité à basculer en mode mental adaptatif.

Cette capacité se développe, d’une part par l’éducation, d’autre part via des exercices d’entrainement.

Intelligence Collective

On parle beaucoup de l’intelligence collective, à la base de l’équation contre intuitive de 1+1=3.
De quoi s’agit-il ? et comment la mobiliser ?


crédit photo A Grisard

Comment solliciter l’intelligence collective ?

L’intelligence est connue chez les individus, elle est notamment mesurée par le Quotient Intellectuel, mais ne leur est pas réservée. Elle se développe également dans certains groupes. Alors comment faire pour qu’un groupe fasse mieux qu’une somme d’individus ? Comment transformer une équipe de personnes ayant diverses expertises en une équipe experte et efficace ?

Pour les psychologues sociaux[1], les facteurs suivants influent :

  • La nature des tâches
  • La composition de l’équipe
  • Les règles de fonctionnement

Les tâches peuvent être :

  • Additives : les contributions individuelles s’ajoutent et le rendement du groupe est supérieur au rendement du meilleur des membres. Exemple typique : la musique collective.
  • Compensatoires : la moyenne des contributions dépasse le rendement d’une partie des membres. Exemple typique : le recrutement d’une personne.
  • Disjointes : le résultat peut dépendre de la réponse du membre le plus compétent. Exemple typique : un défi mathématique.
  • Conjointes : le résultat dépend de l’union des efforts y compris de celui du membre le moins compétent. Exemple typique : une course de relais.

Pour ces différentes tâches, les niveaux de coordination et d’interdépendance sont différents.

Quelle composition idéale d’équipe ?

  • La diversité des profils est essentielle. En terme de compétences, soft skills et hard skills, de caractéristiques socio-démographiques (âge, sexe, origine culturelle, langue…), traits de personnalité. L’efficacité est maximale avec une hétérogénéité intermédiaire à l’origine de créativité et d’innovation, ni trop forte (risque de difficultés de communication, de conflits) ni trop restreinte (risque de mono-pensée). La diversité des préférences et des centres d’intérêt doit, elle, être limitée : on réussit mieux en se connaissant un peu et en ayant des liens, des modèles partagés que sans.
  • La proportion de femmes présentes. Cela est vraisemblablement du à une sensibilité sociale généralement plus élevée chez les femmes (voir ci-après le point sur l’intelligence émotionnelle).
  • La métacognition collective ou connaissance des compétences des autres. En effet, savoir ce que l’autre sait faire, son expertise, est un véritable appui. Cette connaissance est mise en action lors de jeux en équipe du type Trivial Pursuit, Chabadabada, Taboo. On s’appuie sur ce que savent les membres de son équipe pour construire sa stratégie et aussi sur ce que savent les membres de l’équipe adverse.
  • La mémoire transactive, développée par l’habitude de travailler ensemble. Elle développe la spécialisation de chaque membre de l’équipe, une meilleure coordination et une plus grande confiance. C’est typique de ce que l’on constate dans un couple par exemple. Cette mémoire transactive est favorisée par les personnalités assertives, capables de :
    • prendre leur place dans le groupe,
    • favoriser la confiance, le climat positif dans l’équipe, valoriser les performances collectives
    • donner du sens,
    • communiquer et partager,
    • valoriser chaque individu, tant dans son expertise que dans sa capacité d’adaptation ou ses compétences non techniques.
  • La taille du groupe.

Quelles règles de fonctionnement ?

Les règles de fonctionnement favorables à l’émergence de l’intelligence collective :

  • De nombreux tours de parole.
  • Une communication décentralisée : chacun.e peut s’exprimer, la discussion n’est pas accaparée par un faible nombre de personnes. Celle-ci est très liée à l’intelligence émotionnelle des individus, c’est à dire la capacité à décoder, d’après l’observation du non verbal, ce qu’autrui pense ou ressent.
  • Des espaces de communication informelle, qui favorisent la communication et la construction d’une culture commune.

Votre bilan

Je vous invite à profiter de cet article pour partager votre expérience et vous enrichir des autres contributeurs !

  • Que faites-vous déjà lorsque vous animez une équipe ? 
  • Qu’allez-vous arrêter, car vous avez compris que c’est contre-productif ? 
  • Qu’avez-vous appris qui va vous servir ?

[1] recherches d’Anita Wooley, Université Carnegie-Melle de Pittsburg USA

Mieux communiquer – Skillful communication

La Communication Non Violente CNV ou Communication Bienveillante est une technique de communication qui permet de résoudre de nombreux conflits relationnels.

Elle permet, en outre, de travailler son assertivité. L’assertivité est le fait de se positionner, sans être ni dans l’agressivité, ni dans la manipulation, ni dans la fuite.

Sa limite est celle d’une relation où la manipulation ou la mauvaise foi prennent la main. Alors ce n’est pas la bonne technique, car le propre de la manipulation est justement de manipuler l’autre émotionnellement.

Nonviolent Communication (NVC) or Compassionate Communication is a communication technique that helps resolve many relational conflicts.

It also supports the development of assertiveness, which means expressing yourself clearly and confidently without aggression, manipulation, or avoidance.

However, NVC has its limits—specifically in relationships where manipulation or insincereness dominate. In such cases, it may not be the right approach, as manipulation itself is designed to emotionally control the other person.

Crédit photo Grisard

Elle se fait en 4 étapes :

  1. Situation
  2. Emotion
  3. Besoin
  4. Demande

Par exemple : 

  1. « Quand nous nous croisons dans le couloir le matin et que tu m’ignores
  2. Je me sens triste
  3. J’ai besoin de sentir que je fais partie de l’équipe
  4. Comment pourrais-tu me le montrer ? »

Autre exemple :

  1. « Quand tu me parles avec agressivité
  2. Ca m’énerve
  3. J’ai besoin d’être calme pour travailler efficacement
  4. Je te demande donc de me parler tranquillement »

A une demande, l’autre personne est libre de répondre par l’affirmative, ou pas. Une négociation peut commencer si les deux interlocuteurs sont dans cette qualité d’échange.

Ce qui peut également placer l’échange sur ce terrain, est de rappeler avant la première étape, ce qui est important dans la relation, ce qui la nourrit. Ainsi l’interlocuteur ouvre ses oreilles et son coeur, et son intelligence émotionnelle est sollicitée.

Autre point de vigilance important pour une CNV efficace : faire des phrases courtes, épurées, directes, afin de ne pas perdre l’attention de l’autre.

Comme on est dans une émotion forte, on a souvent tendance à « tourner autour du pot ». Cela dit, si l’intention est bienveillante, et hors de relation de manipulation, le message a toutes ses chances de porter. Et au pire, on reçoit un non à sa demande. Et on a augmenté ses chances d’être entendu·e à la prochaine demande.

Pour formuler une demande claire et donc audible, il faut être conscient des ses émotions, de ses jugements et de son besoin, présents ici et maintenant, alors utilisez les mindmaps des Emotions, des Besoins et des Jugements ! Ce sont des bases de données précieuses pour s’entrainer en CNV et en Intelligence Emotionnelle.


Bouleversement

Crédit photo AGrisard

Nous vivons une situation sans précédent.

Monsieur de La Palisse sors de ce corps !!!

Comment faisons nous, individuellement et collectivement face à cette réalité ?
La situation de confinement nous renvoie à des situations inédites, avec lesquelles nous devons composer, comme par exemple :

  • un agenda qui se vide brutalement, ou qui change d’heure en heure
  • des décisions à prendre dans une grande incertitude et avec des enjeux de taille, pour son équipe, son entreprise…
  • la proximité inhabituelle 24-7 avec notre famille et à domicile, ou la séparation sans certitude sur les délais de retour à la normale
  • la remise en cause de nombreuses habitudes automatiques et libertés
  • une ambiance lourde de peurs et d’inquiétudes

Nous voilà face à face avec nous-mêmes et avec nos peurs.

Vous entendez la musique de « Mission Impossible » en fond sonore ?

La base, sur laquelle, nous nous appuyons habituellement est totalement bouleversée.
A cette situation, nous ne pouvons rien changer, rien d’autre… que notre façon de la percevoir et de la vivre.

C’est juste én-or-me !!!

Alors je vous propose quelques questions pour en apprendre quelque chose de vous-même, des relations avec vos proches, avec vos contacts professionnels et vos communautés.
Pendant cette période de confinement :

  • Que voulez-vous être ?
  • Que voulez-vous accomplir ?
  • Qu’est-ce qui est vraiment important dans vos relations ?
  • Quels sont les challenges auxquels vous faites face ?
  • Quelles sont vos ressources ?
  • Quel est le premier pas que vous allez faire ?

Je peux aussi vous accompagner individuellement et en équipe, par visio-conférence, pratique que j’utilise avec mes clients depuis qu’une première cliente m’a fait sauter ce pas, il y a 5 ans ;-). 
Depuis ce jour, je la remercie à chaque connexion !

Pour réserver un entretien par téléphone ou visio : welcome @ an-dante.fr ou par sms si vous avez déjà mes coordonnées.

Behavioural Dynamics Profile – Profil de dynamique comportementale

Pour quoi ?

La dynamique comportementale est la signature de notre façon de penserressentir et nous comporter, dans les situations simples ou complexes, connues ou inconnues. 

Le Profil de Dynamique Comportementale est un outil qui permet, en partant d’une meilleure connaissance de soi et des autres, d’élaborer les évolutions souhaitées, de se mettre en marche vers plus de connaissance de ses modes de fonctionnement -ainsi que ceux d’autres humains-, trouver un meilleur équilibre plaisir-effort et ainsi, plus de performance.

Des exemples d’applications :

  • Développer ses compétences de manager
  • Développer ses compétences intra et inter personnelles : mieux se connaître pour mieux interagir avec les autres
  • Développer son leadership : clarifier les ressources naturellement présente, et celles qui ont besoin d’être développées
  • Réorganiser son équipe, en prenant en compte les hard et les softskills
  • Améliorer sa performance et son efficacité professionnelle au quotidien en étant dans l’action plutôt que la réaction
  • Outiller sa recherche d’évolution professionnelle : prendre l’orientation correspondant à ses aspirations profondes et durables
  • Réaligner ses actions et retrouver son équilibre personnel et professionnel

Ce qu’en disent les clients d’An-Dante

En débriefing individuel

« Ce test m’a permis de découvrir de nouvelles facettes de mon profil et d’en confirmer d’autres, le tout avec beaucoup de nuances. Surtout, il m’a permis de mieux comprendre mes leviers de motivations, ce qui me met en mouvement ou à l’inverse, ce qui me coûte de l’énergie. »


« Les résultats sont très précis, et nuancés, c’est super intéressant, je suis vraiment impressionné… et maintenant, je sais où je vais ! »

« Maintenant, je comprends où ça bloque pour moi, j’ai envie de poursuivre par du coaching pour m’épanouir et me développer »

En débriefing collectif

« Je me reconnais dans la facette de motivation du novateur, et je sais qu’une fois que j’ai trouvé une solution à un problème complexe, ça ne m’intéresse pas tellement de passer à la mise en oeuvre, alors je choisis un bras droit qui a cette ressource là, qui a la facette gestionnaire ! »

« Très instructif, beaucoup de découverte de soi et de compréhension des différents comportements. »

« Ce modèle permet de s’interroger sur son mode de fonctionnement et ses pratiques, de façon concrète. » 

 » Quand ça va mal, je descends à l’atelier, parler avec des vraies gens, les aider à résoudre leurs problèmes, et ensuite, ça va mieux et je remonte ! Maintenant je comprends pourquoi ça me fait du bien. Et je vais continuer, quoi qu’on en dise ! »

« Cette approche va me conduire à apprendre à analyser « l’autre » en situation de travail, en complément de mon auto-analyse. »

« Cela nous aide à améliorer nos situations professionnelles au quotidien. » 

« Les échanges qui découlent de la présentation des profils de motivation et des freins sont très fournis. »

Quand ?

Il est intéressant de passer un Profil de Dynamique Comportementale lorsqu’on :

  • se questionne sur ses modes de fonctionnement professionnel -changement de poste, accès à un poste de management-
  • souhaite se repositionner
  • souhaite retrouver un équilibre

Il est utilisé en début de coaching, pour clarifier rapidement les axes de travail du coaching.

Livrable

Le rapport de Profil de Dynamique Comportementale présente :

  • Les moteurs de votre dynamique de motivation, en distinguant entre :
    • Vos motivations profondes, spontanées, durables, sources de plaisir et d’énergie
    • Les motivations conditionnelles que vous allez adopter pour vous adapter à votre environnement et aux situations, sources de plaisir du résultat et de consommation d’énergie en cas de privation du résultat
    • Les attitudes dans lesquelles vous restez calme et prenez facilement de la hauteur
    • Le Profil présente un état des lieux de ces différentes motivations, de leur impact pour vous et de leur stabilité
  • Les freins qui vous empêchent d’accéder à vos ressources, notamment sous stress (motivations instables, sources de démotivation, surinvestissement émotionnel potentiellement à la source de burnout ou d’épuisement, attitudes qui génèrent de la réactivité émotionnelle, du stress ou de la tension)
  • Votre assertivité, ou la place que vous prenez spontanément dans un groupe, relativement aux autres
  • Votre adaptabilité, caractérisée par six paramètres, spécifiques des fonctions cognitives décrites par les neurosciences, adaptabilité mobilisable :
    • en situation simple (mode automatique)
    • en situation complexe (mode agile)

Comment passer un Profil de Dynamique Comportementale ?

Le questionnaire se passe en ligne (environ une demi-heure). Il donne lieu à un rapport détaillé remis lors d’un débriefing individuel de 2h, par une coach certifiée ANC.

La séance de débriefing a pour objectif de présenter les éléments du rapport et de commencer à faire des liens avec la situation du coaché.

Fondements scientifiques

Le questionnaire est fondé sur l’Approche Neurocognitive et Comportementale, développée par l’Institut de Médecine Comportementale, qui mène depuis plus de 30 ans des recherches interdisciplinaires et les transfère aux situations des entreprises et organisations.