Quelle relation entretiens-tu avec le silence : quelle place occupe-t-il dans ta vie ?
« Le meilleur moment d’un concert, c’est quand la musique s’arrête. »
C’est quelque chose que j’expérimente quotidiennement, à travers la voix. En voix chantée ou voix parlée. Et c’est bien l’alternance voix-silence qui donne toute sa richesse au son et aussi au silence. L’impermanence de l’un confère sa valeur à l’autre.
Que t’ apporte le silence dans ton environnement professionnel ?
Dans ma pratique de coach professionnel, je prends régulièrement la mesure de la richesse du silence.
Quand je sens les mots se bousculer dans ma bouche, et ma pensée qui s’emballe, il est temps de faire une pause ! De revenir à la présence à moi, à l’autre.
Avant ou après une question. Je prends le temps d’accueillir ce temps de silence, signe de la réflexion en chemin, prémices d’une prise de conscience, d’une pépite qui émerge, là, sous mes yeux, dans un émerveillement chaque fois renouvelé.Quand le client ou le groupe est en silence,
en pause,
en suspension,
en réflexion.En atelier de méditation de pleine conscience, lorsque le bol a retenti et que les vibrations sonores s’amenuisent, laissant place au silence et chacun à sa bulle, à sa propre présence.
Quelle est la dernière fois que tu as convoqué le silence ? Peux-tu nous raconter pourquoi, comment, dans quelles circonstances ?
Je convie le silence à s’installer avec moi, sur mon coussin de méditation, dans la pièce où je suis, le siège du train qui m’emmène, la nature où je marche, la foule où je déambule.
Dans le silence, l’écho de ma pensée monte, bruissement ou tempête. J’observe l’évolution de ce qui advient, m’émerveille de ce que me livre mon intuition, curieuse de ce que je vais y découvrir, avec toute la bienveillance dont je suis capable à ce moment- là.
Une incroyable richesse nait de ces moments, une fulgurance, une clairvoyance. Et s’il ne devait rien advenir de particulier, ce serait juste un bon moment passé en présence avec moi, une connexion authentique et ressourçante.
La dernière fois ?
Hier midi, en savourant un carré de très bon chocolat.