
Je coache comme je suis

Harmonize Your Future
Cette (in)capacité à dire non revient fréquemment et a des impacts sur les relations à soi et aux autres, avec par exemple des manifestations sur le développement de carrière, l’équilibre vie privée vie professionnelle.
Je propose d’élargir la problématique en focalisant sur la prise de décision.
En effet, si vous savez comment vous prenez vos décisions, alors vous devenez un acteur conscient, au lieu d’être mené ou embarqué par la situation. De plus, développer cette capacité entraine une meilleure gestion des émotions, car il n’est pas très confortable de se retrouver à avoir dit oui, alors qu’on pensait non, puis d’être piégé dans la situation par son sens de l’engagement… Ou d’avoir dit non et de le regretter par la suite… Ou de savoir dire non et d’avoir du mal à être entendu, ou de mettre les autres dans l’inconfort… En outre, savoir se positionner dans une relation, de manière assertive, permet d’éviter le piège des jeux relationnels victime-sauveur-perscuteur.
Bref, vous voilà pris dans les affres de la prise de décision, en situation complexe.
Quelques exemples glanés récemment :
Tout cela est piloté par notre cerveau et le triptyque Pensées, Emotions, Comportement.
Par défaut, notre cerveau va vite et nous propose une réponse, ou alors est coincé dans une non décision, car dire oui entraine des conflits de valeur et dire non idem. Le signal de cette impasse est un signal émotionnel. Nous sentons que quelque chose ne va pas, n’est pas confortable, sans toujours savoir quoi.
C’est en prenant du recul sur la situation que nous pouvons sortir de l’impasse. En basculant en mode adaptatif, en innovant en dehors de nos schémas mentaux habituels.
Voici quelques questions pour vous y aider :
Confinement(s). Couvre-feu. Incertitude(s). Variant(s).
Que vous les perceviez comme des éléphants dans la pièce ou comme des gaz invisibles et pourtant bien présents, ces éléments ont un impact. Impact individuel, impact collectif.
Au regard de mes conversations de coaching, je constate que cet impact comporte un point commun : nous faire réagir, de manière instinctive. Chacun à notre manière. Cette réaction, naturel élan de survie, n’est pourtant pas la plus efficace, ni la plus adaptative, dans des situations complexes.
Alors comment nous (re)mettre en mouvement ? Sortir de cette ornière où la pandémie nous pousse insidieusement ? Comment nous (re)connecter à notre créativité, afin de trouver des stratégies d’adaptation face à tous ces éléments que nous vivons, afin de vivre sans subir ? Afin de vivre plutôt que de sur-vivre ?
Saviez-vous qu’il existe une télécommande entre nos pieds et notre cerveau ?
Non ?
Hé bien si !
Enfin, il existe une interconnexion entre nos pensées, nos émotions et notre comportement. Et si nous faisons basculer l’un de ces trois pôles, cela entraine les deux autres. De plus, notre cerveau a tendance à nous proposer toujours plus de la même chose, du connu, du routinier, ce qui renforce nos schémas de fonctionnement existants. Pourtant, au fond de l’ornière c’est bien d’autre chose dont nous avons besoin. Et pour obtenir autre chose, il nous faut tenter autre chose. Ce qui nous demande à la fois la conscience de ce schéma répétitif qui a pu se mettre en place, et le souhait de faire différemment. Sans encore savoir, ni quoi, ni comment.
Se mettre en mouvement, corporellement, entraine une mise en mouvement mental. C’est ce mouvement mental qui est source de créativité.
Ainsi, une séance de coaching individuel ou de supervision produit d’autres résultats lorsqu’elle se déroule en visio, chacun assis derrière son écran, ou dehors, en marche, chacun les oreillettes vissées dans les oreilles.
De même, un coaching de CoDir se déroule différemment dans une salle où trône une magnifique table ceinte de sièges profonds et moelleux, d’une salle vide, où les participants se meuvent au fil des mises en situations proposées, ou encore d’une visio où chacun est debout dans son espace de télétravail.
Quelles ornières avez-vous identifiées ?
Comment vous mettez-vous en mouvement ?
Comment soutenez-vous votre équipe dans ses mouvements ?
Comment cela vous aide-t-il chacun et ensemble à faire face à vos défis du moment ?
Quelles autres façons de marcher avez-vous envie d’expérimenter prochainement ?
Les « boutons rouges » sont les intolérances qui nous déclenchent émotionnellement, à chaque fois que quelqu’un appuie dessus ou une situation nous y confronte.
Leur effet est de nous faire sur-réagir à la situation, ce dont nous sommes peu conscients au moment où cela est déclenché, et que nous pouvons observer par analyse réflexive, après coup. Leur déclenchement nous fait basculer en mode instinctif, où nous réagissons en défense, sur un mode très automatique et rarement adapté à la situation.
Ces réactivités sont à l’origine de bien des conflits dans les équipes.
Par exemple, une équipe en conflit, découvre lors d’un coaching que le conflit est alimenté par des intolérances individuelles : ne pas être reconnu·e comme à la hauteur, recevoir des ordres, rendre un rapport incomplet ou imparfait, être impuissant·e à calmer deux collègues…
Pour développer notre Leadership Complexe, il est utile de les connaitre, et d’apprendre à les gérer, d’abord pour soi, puis dans la relation.
Connaissez-vous vos boutons rouges ?
Quelles stratégies avez-vous déjà mises en place pour les gérer ?
De quoi d’autre avez-vous besoin ?
Qu’est-ce qui émerge de cette réflexion ?
L’article Assertivité publié récemment pourrait également être illustré par une situation de réunion en visio. Toute similitude avec une situation réelle vécue n’est pas totalement fortuite !
Les postures inverses de l’assertivité pourraient être :
Une posture assertive consiste à trouver un juste équilibre entre la place que l’on prend dans le groupe, tout en prenant les autres en compte.
On peut également imaginer, dans une équipe où la collaboration est vivante, incarnée, de poser ouvertement cette question : comment voulons-nous que se passent les prises de parole, afin de servir nos objectifs de réunion et d’équipe ?
Et au fait, quels sont les objectifs et modalités de cette réunion ? Et quels sont les horaires de début et de fin ?
Les bullshit meetings ça vous parle ? Ces réunions, où on ne sait pas très bien quand on commence vraiment, quand on s’arrête, ni pour quoi on est là…
Et que se passe-t-il si nous n’arrivons pas à mettre en place ce que nous avons décidé ensemble ? Quels moyens nous donnons-nous, pour ces moments-là, qui vont advenir un jour où l’autre ?
Cette question de l’assertivité peut également être observée à travers le prisme des rôles que nous avons dans les réunions. Les rôles « officiels » : animateur, participant, expert sur un sujet, secrétaire de séance, gardien du temps… et les rôles « implicites » : la personne qui calme le jeu, celle qui le relance, la critique, le joyeux luron, le conciliateur, la justicière, le rêveur…
Les dimensions culturelles colorent également nos manières d’être assertif en visio.
Par exemple dans le fait de couper la parole. Dans certaines cultures, c’est normal, quand dans d’autres c’est impoli.
Autre exemple celui de démarrer à l’heure annoncée, ou de laisser le temps aux retardataires d’arriver.
Personnellement, que savez-vous de vos propres rôles dans une réunion ?
Que sait le collectif, le système des différents rôles en scène ?
Que faire avec cela, qui soit utile au système, au regard des objectifs de la réunion ?
Les modalités de réunions en visio, que nous vivons tous, que ce soit dans la sphère professionnelle ou personnelle sont, à mon sens, une opportunité pour nous questionner sur le sens de ce que nous faisons et la façon dont nous le faisons. Et pour grandir dans nos capacités de leadership complexe, notamment notre capacité à nous relier à nous-même, et celle de changer de perspective.
« Le stress n’est pas une émotion mais bien l’effet d’une compression que les exigences extérieures imposent à nos émotions. Ce qu’il faut ce n’est donc pas éliminer le stress : c’est être en contact avec nos émotions et nous servir de l’information qu’elles contiennent pour agir sur le stress en tenant compte de nos besoins. » Michèle Larivey.
En d’autres mots, le stress nous donne une information que quelque chose « bug » dans notre cerveau ! Ou du moins dans notre façon de percevoir la situation. Cette information est constituée notamment de nos ressentis et émotions. A nous d’en faire quelque chose pour changer la situation et nous transformer. Dans l’instant. Et c’est aussi un travail qui porte sur le long terme.
En voici des clefs concrètes.
Nos apprentissages sur la vie émotionnelle, nous viennent de notre famille et notre culture. Ca, c’est fait !
Cela dit, bonne nouvelle : nous pouvons poursuivre nos apprentissages toute notre vie !
Sentiment : sans sensation corporelle forte, durable, délicat et subtile
Émotion : avec sensation corporelle plus ou moins intense, non durable, envahissante, réaction intérieure vive avec une intensité
Expérience émotive : résultat du processus d’experiencing, faite d’émotions, des sensations qui en découlent, des pensées. Se centrer, c’est porter son attention sur l’expérience immédiate pour l’accueillir et y accéder.
Les émotions ou les sensations sont un signal de ce que nous vivons. En qualité et en intensité. Ce signal a une signification subjective, lié à notre système de pensée individuel, et elle renvoie à un besoin, dans l’instant présent.
Les sensations nous parviennent par nos cinq sens vue, ouïe, toucher, odorat, goût, et le mouvement.
Les émotions sont au cœur de notre système de communication. Les émotions sont décrites par les mots que nous leur affectons et les sensations qui leur sont liées. Par exemple, si j’ai peur, je relie ce mot à la sensation d’avoir le coeur qui accélère, le souffle court, la voix chevrotante et peut-être aussi une salivation différente (en plus ou en moins)
Plus nous sommes capables d’exprimer et d’extérioriser nos émotions, plus le contact avec nous est enrichissant pour ceux qui nous côtoient. Nous leur donnons ainsi accès à notre vie intérieure. Et ce que nous vivons les concerne souvent.
Michèle Larivey scinde les émotions en 4 catégories (que l’on retrouve également peu ou prou chez d’autres auteurs) :
Chacune des émotions simples rend compte d’un besoin. Elle est donc la clef d’accès au besoin et la satisfaction de celui-ci éteint l’émotion qui n’a alors plus besoin de se manifester puisque le besoin est comblé.
Certaines émotions se manifestent par rapport au responsable ou à l’obstacle, telles que l’amour, l’affection, la fierté. Le besoin peut alors être plus enfoui.
Les émotions d’anticipation concernent ce qui pourrait survenir. Elle sont le fruit de notre imagination, telles que l’excitation, l’appétit, l’inquiétude, la peur, le trac. Elles sont aussi des indicateurs de nos besoins sous-jacents.
Quand un besoin est satisfait, le système est à l’équilibre. Quand il n’est pas satisfait ou qu’un nouveau besoin apparaît, le système est en déséquilibre. Chez l’humain, le besoin est physique -exemple la soif : besoin d’eau- et psychologique -et peur : besoin de protection-.
L’émotion nous signale donc à quel point nos besoins sont satisfaits ou non.
Et chacun.e est responsable de la satisfaction de ses propres besoins.
Le travail sur les émotions consiste à faire des allers-retours entre le ressenti d’une sensation corporelle, et des mots précis pour nommer l’émotion. Cela nous permet d’accéder à la compréhension de ce que nous vivons.
Cette expérience de boucle du processus émotionnel s’enrichit au fur et à mesure de la pratique. Et cet entrainement augmente notre intelligence émotionnelle.
Le processus naturel de croissance, ou processus vital d’adaptation, se déroule en 5 phases :
Ci-après, vous trouverez, par émotion, les caractéristiques de l’émotion, du sentiment ou d’un autre signal, et l’intérêt de ce signal. Ce sont des pistes pour clarifier ce que vous pourriez faire de ces signaux.
Nos émotions sont des signaux de notre intelligence et des manifestations que nous sommes vivants et en mouvement.
Alors et si nous apprenions à les entendre et à nous servir d’elles comme levier de développement dans la relation à nous-même et aux autres ?
Nous prenons plusieurs milliers de décisions par jour, un grand nombre d’entre elles de manière automatique et inconsciente ou peu consciente. Comme mettre des lunettes, marcher, respirer…
Que se passe-t-il dans notre cerveau dans le processus de prise de décision ?
Comment se passent nos prises de décision ?
Qu’est-ce qui fait que nos émotions influent sur nos décisions ?
Comment notre capacité de réflexion influe-t-elle ?
Ce schéma résume les deux circuits principaux de la prise de décision, menant à l’action :
Deux voies différentes nous amènent à prendre des décisions et à passer à l’action.
La première voie, rapide, appelée système 1, et celle qui s’appuie principalement sur nos émotions. Celle-ci court-circuite le traitement de l’information, la réflexion et l’analyse, compare rapidement la situation à nos souvenirs, et bascule sur une prise de décision.
La deuxième voie, appelée système 2, est plus lente -enfin c’est tout relatif puisqu’il s’agit de microsecondes !-. Elle s’appuie sur notre capacité d’analyse, de réflexion, de traitement de l’information, de discernement. Puis elle aboutit sur une prise de décision.
Chacun de ces systèmes, le système 1 « rapide », le système 2 « lent », a des avantages et des inconvénients.
Si le système 1, Automatique est particulièrement rapide et impulsif, il est tout à fait opérationnel dans les situations simples. Ses limites sont la précision et le niveau de conscience, qui constituent des handicaps dans les situations complexes.
Le système 2 ou Adaptatif ou encore Agile, lui est beaucoup plus précis, plus judicieux et plus conscient que le système un, ce qui lui confère de l’intérêt dans les situations complexes.
L’enjeu de la prise de décision n’est donc pas tellement de passer par l’un ou par l’autre, mais plutôt de savoir détecter quel système est utile à la situation que nous sommes en train de vivre. Et de choisi consciemment de basculer sur le système 2 si besoin. C’est ce que l’on nomme aussi prendre de la hauteur sur la situation.
Prononcez la couleur du mot ci-dessous :
Rouge
Vous venez de lire le mot, de manière automatique. Système 1.
Vert
Et là, que se passe-t-il ?
Votre Système 1 vous souffle « vert » et votre Système 2 inhibe cette première réponse, la corrige et prononce « bleu ». Le travail effectué par votre cerveau est de retenir la réponse automatique puisque vous avez appris à lire, et dans un second temps de décoder la couleur de la graphie et de prioriser cette réponse à la première, pour répondre à la consigne.
Parfois, nous sommes « déclenchés » par des situations. Ce qui entraine une réactivité émotionnelle instantanée, dont l’intensité peut nous paraitre étonnante ou inappropriée, avec du recul.
Que se passe-t-il dans ces situations d’hyper-réactivité émotionnelle ?
Quelque chose nous « déclenche », mettant immédiatement en route notre gouvernance instinctive, celle qui est chargée de notre survie. Autant dire que la réponse ne traine pas !
Ensuite, les choses se déroulent, selon 3 types de scénarios illustrés ci-dessus :
Scénario 1 : nous ne faisons rien de particulier, et les choses évoluent dans le temps.
Scénario 2 : nous activons une bascule mentale, et le signal de stress diminue progressivement
Scénario 3 : nous nous rendons compte qu’il se passe quelque chose, avant d’arriver tout en haut de l’échelle du stress et nous activons une bascule mentale.
L’impact du stress, notamment en terme de consommation d’énergie est proportionnel à la surface sous la courbe de chaque scénario. Il est donc plus écologique pour nous d’être dans le scénario 3 !
Bonne nouvelle, basculer mentalement s’apprend et se travaille par de l’entrainement quotidien.
Etape 1 : se rendre compte que nous avons commencé l’ascension de l’échelle, que nous avons quitté notre état de calme
Etape 2 : identifier ce qui nous déclenche, en nous interrogeant : quelle valeur est touchée ?, sur quel « bouton rouge » a-t-on appuyé ?, quel besoin n’est pas satisfait ?
Etape 3 : déclencher un exercice de bascule mentale pour revenir à notre calme, prendre de la hauteur
Etape 4 : apprendre de la situation, et s’entrainer, pour être de plus en plus capable de passer du scénario 1, au scénario 2, puis au scénario 3.
Pour aller plus loin : Echelle d’inférence