Du coaching de performance au coaching de sens

Cet article explore les liens entre différents modèles de décodage de l’humain, et propose une vision innovante de la relation de coaching.

L’évolution de la demande de coaching est connectée au développement de la personne, notamment en lien avec le développement de l’adulte. Ainsi, le coaching agit comme un upgrade du logiciel d’exploitation du mode de pensée et de prise de décision et de passage à l’action de l’individu, qui permet d’avoir une vision permettant de gérer des terrains de complexité de plus en plus vastes. 

Crédit Photo : A Grisard – Musée Escher La Haye

Les stades du développement de l’adulte


Le premier stade est le stade expert (13% de la population adulte).

La personne à ce stade recherche des solutions individuelles aux problématiques auxquelles elle est confrontée. C’est le stade typique d’une personne sortant d’études supérieures, qui, par exemple, cherche à mieux gérer sa surcharge professionnelle, trouver un meilleur équilibre personnel entre les différents pans de sa vie. 

Le second stade est le stade accomplisseur (53% de la population adulte).

La personne intègre des solutions collectives. Son action est orientée vers des solutions stratégiques collectives, sous-tendues par la réflexion logique, elle délègue, se décentre, pense le collectif comme une troisième entité à part entière. Un exemple de transition entre le stade expert et le stade accomplisseur est celui d’un manager qui, sous des responsabilités croissantes, cherche des solutions pour mieux manager et gérer l’ensemble de ses responsabilités, tant professionnelles que personnelles, en intégrant les autres parties de ses systèmes relationnels.

Le troisième stade est le stade pluraliste (26% de la population adulte).

La personne intègre la subjectivité, ses propres zones d’ombre, et a accès à la complexité au delà des relations de cause à effet. Par exemple une personne qui est capable de travailler en introspection avec les signaux subtiles tels que les émotions, l’énergie de la relation, les espaces de non savoir.

Le quatrième stade est le stade stratège (7% de la population).

La personne intègre la transformation individuelle et systémique, l’éthique prend le pas sur les résultats, elle est consciente des champs émotionnels dans les systèmes, en évolution permanente, dans les interconnexions. Et elle les intègre. Par ailleurs, elle crée son propre système de référence, en combinant différentes sources et expériences.

Développement de l’adulte et coaching

Comment ces stades de développement se traduisent-ils dans une relation, notamment une relation de coaching ?

Lors des stades de développement de l’enfant, la relation est impactée par le comportement primaire d’attachement (théorie de John Bowlby). Plus tard, à l’âge adulte, les relations en sont donc imprégnées, notamment la relation de coaching, dans laquelle le client a des attentes vis à vis du coach.
La relation d’attachement, si elle s’est bien passée dans les premières relations de l’individu, est source de joie et de sécurité, si elle a été menacée, source d’anxiété et de colère, si elle a été brisée, source de chagrin et de dépression
On retrouve ici respectivement les gouvernances instinctives de l’état de calme, de fuite de lutte, puis d’inhibition.

Si les modalités du coaching sont différentes de celles de la thérapie, elles sont toutes les deux tintées des comportements d’attachement, puisqu’inhérentes à la relation. En avoir conscience et le prendre en compte est donc primordial.

Gouvernances cérébrales dans la relation

Dans la relation, les gouvernances émotionnelles de chaque individu, dont la fonction est de gérer les relations sociales, sont en résonance, elles s’accordent mutuellement aux états émotionnels de l’autre, comme dans une danse où le pas de l’un entraine et influe celui de l’autre, ou encore comme dans l’expression « être sur la même longueur d’onde ».

Le développement de la gouvernance émotionnelle est influencé par les relations d’attachement, et puis continue à évoluer à l’âge adulte. Comme par exemple dans l’expression des valeurs ou des stéréotypes.

Elle peut donc être source de changement cognitif et comportemental, tout au long de la vie.

Interaction relationnelle

La gestalt et le constructivisme social indiquent que la réalité est créée par l’interaction.

Dans une relation -notamment de coaching-, le sens est créé dans et par la relation, de manière subjective, ainsi que dans et par l’influence réciproque.
C’est en lâchant la prévisibilité et le contrôle -le coaching de performance– que peut émerger quelque chose de réellement nouveau -le coaching de sens-.
C’est une situation qui devient accessible lorsque le coaché commence à visiter le stade Accomplisseur. Et que le coach travaille aux stades ultérieurs Pluraliste et Stratège, où il est capable de faire avec ses zones d’ombre et les opportunités créatives des confrontations ou conflits.
C’est également une prise de risque qui demande du courage et l’acceptation de la non maîtrise, puisque par définition, ce qui émerge est inconnu. 

La capacité du coach à expliciter la dynamique de la relation et de prendre ce risque sont essentiels dans le processus de co-création dans les interactions de l’ici et maintenant. Comme par exemple de reconnaitre ne pas savoir, être vulnérable, se tromper… De la communication -au sens large : mots, gestes, énergie…- émergent des réponses, qui créent la relation de manière spiralaire, avec les éléments inconscients. C’est de cette émergence que naissent des apprentissages et des changements authentiques pour la personne coachée.

En collectif

Dans une organisation ou un système, nous créons et en même temps nous sommes créés par les relations. La combinaison des valeurs individuelles et des aprioris -gouvernance émotionnelle-, des relations et communications -paroles, gestes, écrits- co-créent les règles et la culture de l’organisation.
Nous sommes dans le système relationnel, en interaction constante. En étant donc à la fois acteur de ce sytème et agi par lui. Donc interdépendants. 

Les systèmes qui fonctionnent de manière saine se dotent de règles, qui favorisent l’harmonie entre les désirs et besoins individuels et ceux du système. On peut évoquer la culture d’entreprise comme manifestation de cela.

Avec une chose fondamentale qui est que, du système, et de situations complexes qui peuvent être perçues comme conflictuelles ou chaotiques, émerge ce dont le système a besoin.

Sources : 
Upgrade – Building you capacity for complexity – Richard Boston, Karen Ellis
Bill Critchley
Approche Neurocognitive et Comportementale – Jacques Fradin
Organizational Relationship Systems Coaching – CRR Global

Voice, embodiment and Leadership

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Voice, embodiment and leadership for better decision making

Have you ever been touched or charmed by a voice, or on the contrary troubled or disturbed?

What about music? Some music are attractive, while others are not, or are even repellent. Some music have the power to change or influence your mood in a certain way. You might even consciously choose a particular music to slide into a chosen mood.

Voices and behaviors act that same way, be they individual or collective as in a team. They have the power to change what you think, feel, do.

So how can a team make better decisions, by growing its capacity in voice, embodiment and leadership?

After a session I lead at War school, a female American GI came to talk to me and shared her striking discoveries. I can still remember she was tiny and very discrete, not exactly what first comes to your mind when you imagine a GI. She spoke some French, but as required by the client, the session was in French. I had improvised three different characters, saying the same sentence. The embodiment of three different leaders. My intention was to bring the participants to experience differences, and unfold the experience, with their different points of view, backgrounds, international culture…

That very experience, lit a bright light in her mind. It made her realize that, if what you say is important, the way you say it conveys lot of information too. As her French was quite poor, she was more connected to the rest of the signals. And, though she had learned, from her educational and professional background not to show emotions, and not to smile, that experience made her switch to a new skill: be able to adapt to the situation by smiling, acting and playing with her voice.

In other words, she had experienced a brain switch from automatic mode – what you know, you have learned, you take for granted, you believe – to adaptive mode – from where you can innovate, be creative, be agile in this situation, in this moment; because it is you and them, now and here.

We all have beliefs locking some behaviors, depriving us of liberties, that could be useful to adapt to complex situations. Increasing our capacity to be self-related, to work with our signals (thoughts, emotions, behaviors) and our reflexive analysis is a development path. Working on our behavioral liberties improves our capacity to make better strategic decisions in complex situations.

Voice and embodiment experience twined with cognitive work is a powerful approach to boost complex decision-making capacity.

I am always amazed when in the end of a coaching, I see an expert walk on his/her two legs: expertise and human, dancing with more flow, lightness and depth, to promote expertise, often a passionate choice, in her/his company, in international teams, all over the continents.

I work with international stature experts. I have seen several of them entering an individual coaching with a heavy load of doubts about their effectiveness in their company, being overwhelmed by tough relationships, restraining their expertise to spread out in the company or even lightning the idea that their expertise would be better empowered elsewhere. A considerable loss from an HR point of view, experts of that range being at their peak after several decades! And through the coaching sessions, I see them reconnect to their core passion, and find more means to enhance their relationships and unfold their leadership.

As a former expert in civil engineering, and today an expert in leadership coaching, I am very proud to contribute to build bridges between technical expertise and human extraordinary capacities.

It is actually a challenge to understand how a human brain works and how it impacts decision-making and leadership, both individual and collective.

Experts are used to work with complexity, so their capacities to address complexity twined to their dedication to their expertise can be very useful to understand models and exercise to develop their leadership.

I bring experts to understand how their brain works and how to set up changes, to reach their coaching objectives. After this cognitive work, they experience the change they have chosen in their professional life, and sometimes also personal.

A Board or a Team is linked through shared objectives, connected to the company’s performance, colored by its culture, field, environment, background, context and ecosystem. These objectives are supported by individuals, with their specific voices and expertise, and also by the specific sound of this team. How can this team align and build on differences to be even better and even more agile in an ever changing world?

In a direction board or a team, members have different roles, different experiences, and of course different voices, male, female, high or low pitched, slow or swift, weak or loud… Just like different instruments. When you listen to the global sound of this board, it has its distinctive, unique sound. How does this board sound, to onboard change in the company?

Moreover, the sound of this board, like the sound of an orchestra is constantly changing. Some instruments or voices being more present than others, and some being sustained by others, some being solo… This piece of music is telling a story, with an introduction, movements and an ending. And hopefully also sometimes improvising freely from the score!

Quite often when I meet a team for the first coaching session dealing with conflicts, I can feel the tension in the air. Were it a sound, it would be a very disharmonious one, and sometimes squealing or grinding, rattling or rumbling…

Conflicts are part of relationships. They are a sign that something is trying to happen. Mature teams are able to perceive those signals and to work with them. They can hear the different voices of the system and build on it.

Organisational and Relationship Systems Coaching bring teams to grow as a system, to deal with conflict constructively, to hear each voice as a precious instrument of the orchestra, and to be able to define and produce the sound that is appropriate for the team and the objectives.

From that team capacity, two main outcomes are:

  • a team growing in efficiency, in adaptability, in agility, in innovation
  • individuals being better engaged because their voice is being heard as part of the system.

We also work on shared leadership, with vocal improvisation. Standing in a circle, we improvise, starting from an instruction, and off we go! Improvisation is led by one person, until she passes the lead to somebody else. This experience connects each person to her/his inner confidence and specific leadership. And improvisers are confronted to social image, with the same brain mechanisms than when they are in relationship with a group. It is also an opportunity to test other leaderships and to dare, explore, observe, learn and innovate. This group process is utmost powerful to be more agile in complex situations, individually and collectively!

In a company, growing leadership for individuals and teams is a key to cope with change.

One person after another, one team after another, one board after another and vice versa.

Coaching with brain, voice & body on board is an asset to face those challenges and spread thought leadership in our world.

This article was first published on The HRDirector.com

About the author: Agnès Grisard, Professional Certified Coach (PCC), trainer and expert in Neurocognitive and Behavioral Approach, International Coaching Federation

Ecrire les nouvelles pages

Le changement sollicite nos facultés adaptatives et créatives.
Comment écrivez-vous vos nouvelles pages ?

Parmi les personnes et les équipes que j’accompagne ou avec lesquelles je travaille, j’entends fréquemment « Vivement qu’on reprenne en présentiel ». Ou aussi « Je travaille mieux de chez moi, je n’ai pas envie de retourner au bureau ».

Je manage comme je suis

Le management est un art complexe et constamment en évolution.

Et il s’apprend !

Par des formations, afin d’acquérir des outils de base, et par la réflexion sur la pratique et l’élaboration de nouvelles stratégies ou postures, en fonction des situations réelles auxquelles le manager est confronté.

Voici quelques questions auxquelles vous trouverez vos réponses dans un espace de travail avec Agnès Grisard.

Perfectionism vs Progress

« La perfection c’est faire du mieux que je peux au moment où je le fais. » – Aline de Petigny
« Do the best you can until you know better. Then when you know better, do better. » – Maya Angelou.

Vincent Van Gogh – Scène de rue à Montmartre – Crédit photo AGrisard

Mouvement créatif – S’adapter dans l’incertitude renouvelée

Confinement. Couvre-feu. Incertitudes. Pandémie. Conflits armés.

Que vous les perceviez comme des éléphants dans la pièce ou comme des gaz invisibles et pourtant bien présents, ces éléments ont un impact. Impact individuel, impact collectif.

Au regard de mes conversations de coaching, je constate que cet impact comporte un point commun : nous faire réagir, de manière instinctive. Chacun à notre manière. Cette réaction, naturel élan de survie, n’est pourtant pas la plus efficace, ni la plus adaptative, dans des situations complexes.

Alors comment nous (re)mettre en mouvement ? Sortir de cette ornière où la pandémie nous pousse insidieusement ? Comment nous (re)connecter à notre créativité, afin de trouver des stratégies d’adaptation face à tous ces éléments que nous vivons, afin de vivre sans subir ? Afin de vivre plutôt que de sur-vivre ?