Dans un espace de supervision, superviseur et supervisé(s) explorent des éléments du coaching.
Focalisons ici sur l’éthique et l’esprit de coaching.
La supervision comme le coaching sont des espaces relationnels privilégiés pour les manifestations de l’éthique du coaching et du coach, ainsi que l’esprit de coaching.
Qu’est-ce que l’éthique ? Qu’est-ce que l’esprit de coaching ? Même s’il est ambitieux de répondre à cette question dans un article, tentons d’éclairer cette question.
Zoom sur l’éthique (Compétence 1)
Un point d’achoppement régulier en coaching est celui de la différence entre la consultance et le coaching, voire la thérapie.
Lors de la formulation des objectifs de coaching, le client demande souvent des conseils pour accomplir ceci ou cela.
Comment alors accueillir à la fois sa demande, qui est une manifestation de sa représentation du coaching et de sa capacité à clarifier son objectif et clarifier la différence entre la consultance, le coaching, la thérapie, la facilitation ?
Comment utiliser un langage approprié pour être entendue ? Pour rencontrer le client là où il est, et l’accompagner à aller là où il veut ? Voire pour garder la liberté de se positionner face au client comme n’étant pas la bonne ressource pour répondre à sa demande.
La confidentialité est également un élément essentiel de l’espace de coaching. C’est une chose de le verbaliser, c’en est une autre de faire en sorte qu’elle soit effective. A la fois dans les informations échangées verbalement que dans les informations échangées par des moyens électroniques ou autres (quelles sont les conditions générales de vente du coach, comment est-il en capacité de garantir à son client -bénéficiaire du coaching, payeur du coaching- ses processus de conservation ou effacement des données.
Ce point touche également la question du consentement. Comment faire en sorte que dans la relation avec le client, son consentement soit clef, dans l’instant et dans la durée ?
Cette question est également à éclairer en considérant « le client » comme la personne bénéficiaire du coaching, ou comme la ou les parties prenantes de l’entreprise impliquées dans le coaching (RH, manager…).
Zoom sur l’état d’esprit Coaching (Compétence 2)
Une coach dans une conversation de supervision raconte comment elle prépare ses séances et imagine à l’avance ce qu’elle va faire comme exercices avec son client.
En dépliant la situation, elle prend conscience de sa peur de ne pas être à la hauteur, du manque de confiance dans ses capacités de coach, de ses questionnements sur sa légitimité, et du fait que cette préparation bloque la séance dans un scénario pré-écrit, sous-tendu de pré-jugés, en contradiction avec la « danse avec le client » ou la co-création du contenu de la séance en direct live.
Le tout dopé par des jugements, envers elle-même ‘je ne suis pas assez compétente’ et envers son client ‘il lui faut ceci’.
Par la pratique réflexive de SuperVision, cette prise de conscience, l’amène à travailler sur son sentiment de compétence (Gouvernance émotionnelle), sur la responsabilité du client dans la séance, sur le co-pilotage de la séance (Gouvernance adaptative et Assertivité).
Ce cheminement est typique de la progression du jeune coach tout juste sorti de formation vers une maturité qui s’affine au fil de la pratique. L’incarnation, ou la personnification de l’état d’esprit Coaching est un processus qui se fait dans le temps. Et c’est cela qui est évalué dans les certifications/accréditations externes des associations de coachs, avec différents niveaux de maturité de coach.
Il renvoie aussi à la question de l’éthique du coach ou du superviseur (Compétence 1), qui est responsable de sa pratique réflexive, sa supervision, son développement professionnel et la maintenance des compétences avec un avis extérieur et indépendant.
Compétences du référentiel ICF